Voie de Vézelay (suite 3) Mussidan-Saint Jean Pied de Port

Reprise …

Jeudi 21 mars Mussidan Fraisse 15 kms

Départ de Paris le matin pour arriver à Mussidan à 12h30, ravito avant une courte étape, mais c’était 15 kms ou 25 …

Étape chez Regis qui continue à entretenir ferme, champs… depuis 50 ans. Je l’accompagne pour le curage de l’étable où sont encore une douzaine de vaches et quelques veaux à part

Vendredi 22 mars. Fraisse-Le Breuil (Caplong) 35 kms

Je quitte le hameau vers 7h30, dernier papotage avec Régis 

Superbe temps

Aucun ravitaillement (22 kms) avant Sainte Foy la Grande

Je croise dans l’église ouverte, Huguette et Maryline qui fleurissent l’église… elles m’accompagneront sur le Chemin. 

Boulangerie au top chez Éric et Karine, papotage avec Éric qui essaie de vendre depuis 3 ans … dernière facture d’électricité 3000€…me remplit ma gourde… Le sachet de « merveilles » m’accompagnera aussi

Hébergement prévu au Breuil, chez Florence. Le GPS me propose de passer par Les Lèves plutôt que par Caplong. Donc 35 kms au lieu de 38…

Bernard m’accueille, Florence arrive ensuite, infirmière sur le bassin d’Arcachon, elle s’est reconvertie dans le marechage bio au moment du Covid. Grand jardin, cultive, sème, une chienne sympa, kitty une chatte noire qui fait la sieste avec moi.

Dîner pizza maison avec Omar et Lucza (?) et Abel et Jacob, qui vivent dans un mobilhome au fond du jardin. Ça parle hongrois, italien, français un peu… big hug avec Lucza en partant 

Samedi 23. Breuil La Reole 37 kms

Ce matin un petit miracle … la chapelle Vialotte, chaudement recommandée comme accueil pèlerin par Véronique est fermée jusqu’au 4/4. Je tente quand même ma chance… et joie, un monsieur me dit qu’ils seront là et qu’ils m’ouvriront lundi après midi…

Monique, bientôt 83 ans, sur le pas de sa porte très amaigrie, sortant de l’hôpital…pour un problème d’estomac…

Michel a La Reole, avec qui je papote en cherchant un bar … Beaucoup de boutiques fermées, dans cette belle ville 

J’avais oublié mais j’attends un peu avant d’appeler Christiane mon hôte, qui attendant mon appel et qui vient me chercher. Elle habite à 8 kms, dans la tuilerie qui appartenait à son père.

67 ans aide soignante a la retraite, danseuse orientale à l’occasion, voyageuse, avec son super chien croisé berger et malinois… dîner et soirée cool.

La Reole Bazas 37 kms

A Bazas le refuge municipal est fermé le dimanche (hors saison), le dortoir du château est en travaux. Et c’est l’accueil paroissial en donativo qui m’héberge… après l’appel, c’est Vincent et Isabelle.

Jean-Michel me hèle à Pondaurat pour m’offrir un café, on papote… il est basque d’origine, vit avec Monique, et se désespère de voir la petite ville se mourir. L’église Saint Antoine est magnifique et décorée pour la messe des rameaux…

Avant d’arriver à Auras, partage avec Saintu, d’origine finlandaise, veuve d’un militaire français rencontré en Allemagne…

Déjeuner à Auros. Le primeur devant la boulangerie m’offre deux pommes « abîmées »… trop sympa et super goûteuses 

En arrivant sur Bazas, René m’explique la saison des pissenlits et lesquels sont bons…

Dans la cathédrale Saint Jean Baptiste, rencontre avec Arlette 74 ans, à qui je demande un rameau … et qui me raconte sa vie… sa maman ukrainienne qui est sortie des camps… et des autres…

Au bar en face, pas de monnaie… Christophe le cafetier prêt à m’offrir mon demi ! Heureusement au magasin voisin… monnaie !

Accueil très chaleureux par Isabelle, médecin en retraite et Vincent, habitaient Chatou et sont venus ici il y a 45 ans, 5 enfants, ont de la place et accueillent les pèlerins en donativo… Ne sont jamais partis comme prévu sur le Camino en raison de problèmes de santé d’Isabelle.

Bazas- La Chapelle Vialotte 43 kms

Là je sors de ma zone de confort mais soit Captieux 17 kms soit ici, ou 3 kms avant à Bourriot-Bergonce mais vraiment vraiment cet endroit vaut les kms … Jean et sa femme, qui sont d’anciens pèlerins, viennent m’accueillir et me raconte … Il s’agit d’une chapelle « abandonnée » qui est louée par l’association jacquaire des Landes. La chapelle compte tenu de sa destination, l’accueil pèlerin, n’a pas été désacralisée… Elle peut accueillir 8 pèlerins et deux hospitaliers ( planning déjà presque plein à partir de début avril !). 

Jean m’aide à réserver mon hébergement pour demain soir au refuge de Mont de Marsan.

A cette saison il fait un peu froid, mais j’ai un bon duvet. Je suis seule ce soir, en principe l’accueil ouvre début avril.

A part ça le chemin est assez facile, très plat, terrain souple, forêt… les Landes ! A partir de Captieux, pas un village ni un commerce. 

Dîner apporté par la femme de Jean, super bonne soupe bien chaude, pâtes au ragoût… et du pain pour le petit déjeuner !

Nuit fraîche !

La Chapelle Vialotte - Mont de Marsan 43,7 kms

Très belle étape mais un peu beaucoup encore … et départ sous la pluie… qui dure pendant 6 heures ! Les chaussures, la cape, tout finit par prendre l’eau ! Temperature ressentie assez basse… Pause café à Roquefort, puis à Bostens, miracle, la porte de l’accueil pèlerin, contiguë à la chapelle est ouvert … Il fait moins froid dedans, je fais un petite pause avec de l’eau bouillante dans ma bouteille de café, c’est cool… Le problème avec la pluie c’est que compliqué de faire une longue pause pique nique et pour reposer les jambes ! Puis nouvelle pause à Gaillères, contre toute attente un restaurant ouvert, café et flan au chocolat, au top. Et après direct pour Mont de Marsan, les 9 derniers kms sont sur une ancienne voie de chemin de fer, très sympa …

J’arrive et appelle André qui vient m’ouvrir 

Le gîte pèlerin est aménagé dans les anciens bains douches, il peut accueillir 14 pèlerins

Mont de Marsan- Hagetmau 39 kms

Après Benquet, au détour d’un tournant, la magie des Pyrénées enneigées qui apparaissent… fil conducteur de la journée…

Les 43 kms d’hier me plombent un peu et les 38 kms jusqu’à Hahetmau (ou sont fabriquées les chaises pour Notre Dame) me semblent longs !

Nous sommes bientôt en Béarn, des calvaires et des églises ouvertes …

A Saint Sever, magifique église. La boulangerie est exceptionnellement fermée et l’autre n’ouvre qu’à 15h. Le Vival aussi. Un jeune garçon me souhaite bon courage…

Superbe église à Audignon avec retable en pierre …

Ravito au Carrefour avant la ville, comme recommandé par la personne de la Cité verte, où il faut aller payer et récupérer le code… le gîte est à l’autre bout un peu excentré du village.

Stop dans une petite fromagerie artisanale … pour un bon dîner 

Aucun pèlerin depuis mon départ, encore seule au gîte. Ça m’arrange 

Hagetmau - Orthez 26 kms 

Très petite étape, tant mieux, ça me repose…

Rencontre de Daniel, qui marche vite, direction Sault de Navailles. Je lui emboîte le pas… arrivés dans un hameau voisin il y a 6 ans, à la retraite, avant à Barcelone. « Ici les gens sont sympas ». On se retrouve avec Louisa, sa femme qui faisait sa séance de pilates, au bar. 

Puis Orthez où je croise la route de Jo en arrivant… et on ne se quitte plus jusqu’à 21 h ! En attendant office du tourisme pour récupérer les clés de l’hôtel de la Lune, lieu d’accueil pèlerin d’il y a très longtemps… de leur rendre pour récupérer ma creantiale… de prendre deux bières en terrasse, de visiter un peu la ville, de retourner au gîte pour le Rdv avec les hospitaliers à 18h30, Jean ( ophtalmo a la retraite) et Marcelle sa femme, de répondre à quelques questions de Bertrand journaliste à Sud-ouest, d’aller à l’église Saint-Pierre, et d’aller diner chez Jo ! 

Selon Daniel, les anciens disent que quand on voit bien la neige sur les Pyrénées c’est qu’il va faire mauvais temps le lendemain… c’est effectivement prévu comme ça 

Le complément de Jean, c’est que quand on ne voit pas la neige, c’est qu’il fait mauvais temps 

Orthez- Saint-Palais 38 kms

Étape un peu rude… heureusement qu’hier étape courte. Lever à 5h40 pour un départ de nuit à 6h00. Pas pour le plaisir , mais parce que météo prévue pluvieuse avec avis de vents forts, et petite accalmie entre 8h et 11h… Je démarre donc avec une petite pluie mais « presque » le temps de sécher en arrivant à 23 kms à Sauveterre en Béarn… Je pause à l’office du tourisme, au sec, l’équipe en réunion … passage à la boulangerie. Pause à l’église pour mettre un cierge pour Nathan. Mireille a la sortie m’interroge… elle partirait bien aussi mais à eu beaucoup de malheurs… me propose un café bien chaud mais avec les prévisions météo je décline … puis 15 kms difficiles jusqu’à Saint Palais, pluie continue qui s’intensifie, Ludo du Gîte Soretena, m’appelle. J’arrive frigorifiée… 

J’arrive donc demain à Saint Jean pied de port, je réserve un retour dimanche pour Paris, car stop à Bayonne 

Au gîte je « retrouve » François de Moret sur Loing qui chemine avec une journée d’avance sur moi depuis un moment… 

Mini saut en soirée pour aller à la supérette sous la pluie en remettant mes affaires mouillées 

Saint Palais -Saint Jean pied de port 33 kms

Départ vers 7h30. Il fait beau et frais. Ludo a raison, un régal… mon coût de cœur des étapes … chapelle de Soyarza, avec une vue magnifique sur les montagnes, un couple de vautours barbus décollent juste devant. Pas mal de dénivelé, papotage avec un groupe de bénévoles avec l’ONF, qui retirent la protection « biodégradable » mise en 1991 autour de jeunes chênes rouges d’Amerique, replantés ici, pour les protéger des chevreuils. Donc pas biodégradable comme prévu, et en plus maintenant avec le réchauffement climatique, espèce pas adaptée 

Un peu plus bas des chasseurs … battue au renard « administrative » car dégâts dans les élevages d’oies tout proches, Jacky et Jean-Marie m’expliquent… d’ailleurs n’ont rien tiré, pensent que c’est une renarde et que pour protéger les petits, elle a « baladé » les chiens

J’ai pris un peu mon temps et j’accélère ensuite car le plan est de retrouver Sophie en début d’après-midi 

Et ça marche ! On se retrouve avec Xchack, qu’on manque de perdre dans un tuyau d’eau, et arrivée ensemble à Saint Jean pied de port…

Douce soirée à la chaleur du feu et de l’amitié…

Le poids de mon sac à l’accueil pélerin à Saint Jean Pied de Port … sans eau et très peu de nourriture

Voilà la « fin » de la voie de Vézelay …

340 kms en 9 jours 1/2, un peu rapide mais c’est comme çà …

Personne sur ce chemin à cette saison, c’est parfait. Tous les hébergements ne sont pas ouverts, ce qui explique aussi les longues étapes et le peu de monde.

Encore des souvenirs et des rencontres, encore de la solitude et le plein de nature… Le Bonheur 😊